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N'ai jamais, jamais, l'air étonné

5 janvier 2016

Liste des irrésolutions, 2

non BlogToujours pas.

A partir de 2 listes, c'est une habitude, c'est une série, c'est une bande, c'est un rendez-vous.

Joie, lecteur du gloglog, joie renouvelée de penser à tout ce que tu décides d'emblée de ne pas te résoudre à faire enfin. C'est immature, c'est à la porte du ridicule, c'est nouille, c'est irrésolu. L'année dernière, tu te rappelles ? Toutes les irrésolutions que tu as prises ?

Alors question d'abord : t'es-tu tenue à tes irrésolutions 2015 ? La réponse est oui. Certaines pourtant, étaient un peu audacieuses, comme "l'irrésolution d'arrêter de fumer" qui se cogne à des regards d'enfants entre angoisse et consternation (et expliquer à un enfant que la cigarette tue tout le monde surtout eux brrr, mais pas toi, reste et restera acrobatique), ou "l'irrésolution de t'en vouloir jamais de ton vote pour François H.", (tu t'y tiens, mordicus, irrésolue quoi, mais alors, heureusement qu'il est parfois possible d'être de mauvaise foi). Enfin jurisprudence, l'irrésolution, ça marche beaucoup mieux que l'autre. Et dans cette drôle de vie, on choisit les choses qui marchent beaucoup mieux.

Tu es, irrésolue, comme la vague, officiellement, en 2016 - sache lecteur, que l'affaire n'est pas simple à écrire ça fait des doubles négations, tu sens bien que tu risques de tous nous perdre, encore, mais allez, tu es irrésolue DONC

à acheter des vêtements de saison, un manteau en hiver, un maillot en été, tant de convention c'est pénible, et tu n'y peux rien si les boutiques vendent des toiles d'araignées et des shorts pour te couvrir de deux ou trois fils au mois de décembre. Ca paraît assez tenable comme irrésolution, puisque l'hiver, ça se passerait en terrasse dorénavant, et l'été au coin du feu - nan, pas de l'incendie de fôrêt, de la cheminée, alors vas-y, irrésouds-toi. Et continue à brailler sur tes héritiers qui sortent dépoitraillés, c'est toi le parent, c'est toi qui as raison, c'est toi envers et contre tout,

à te coucher à des heures régulières, c'est un effet de l'avieulescence*, soit c'est beaucoup trop tôt, soit c'est beaucoup trop tard, donc c'est beaucoup trop le binz, mais depuis que tu as zuit ans c'est n'importe quoi. C'est d'ailleurs assez utile cette gabegie dormatoire*, tu peux tarabuster les soirs de trop tard le vrai adolescent de la maison qui éteint à des heures indues, car lui, il est trop jeune pour les irrésolutions (voir plus haut, c'est toi le parent, tu as raisongnagna..). C'est utile également pour faire de bonnes grosses insomnies et lire de bons gros romans, c'est même carrément conseillé comme irrésolution,

à faire du repassage, tu as longtemps cru que le repassage, c'était le dernier truc qui te raccrochait au concept de tâche ménagère, qui te donnait l'impression que tu pouvais faire une chose de la maison sans t'ennuyer, surtout avec la vieille radio et le nouvel engin de la mort à vapeur, en fait non, ça te soule, ça te soulera, tu repasseras le moins souvent possible,

à t'empêcher de consulter les messageries, rézosociaux, sms, whattsapps, messenger, skype, dimoiquoi, pendant les réunions, d'abord parce que tu peux le faire, et en principe, quand tu peux tu dois, et en conséquence, à t'empêcher de rire comme une quatrième éligible à un avertissement du conseil de classe, parce qu'à cause d'un chat mignon qui tombe dans un lavabo, ou parce qu'une réponse salace à un post léger, tu vois ? Et continue à brailler sur tes enfants, qui lâchent ce téléphone quand on est à table, c'est toi le parent, c'est toignagna,

à arrêter de sauter au cou de tes enfants pour les bercer, hissée sur la pointe des pieds, en leur gratouillant les cheveux et en leur demandant bêtement s'ils t'aiment et s'ils sont toujours tes bébés, alors que ça les exaspère, que tu les comprends d'ailleurs, que tu peux pas t'empêcher, que tu continueras, si vous lisez les gars, vous êtes prévenus, vous n'espériez plus de toute façon,

à ne pas laisser tes clés au fond du panier quand tu vas au marché et qu'il faut touuuuuuut sortir du panier que tu as bieeennnnn rangé toutes les aubergines et les clémentines et les pommes enfin tu vois ce qu'on achète au marché quoi, pour ouvrir la voiture, c'est un comique de répétition dont tu ne saurais te passer

à te coucher sans te démaquiller parfois, même si t'as une tête de pas possible au lever, que c'est interdit par le tribunal de grand instance des brigades antirides, parfois tu veux plonger dans ta couette, et voilà, t'en fous quoi, et pardon les brigades, mais franchement, à part avoir l'air d'une sauvage au réveil, la différence ça crie pas, surtout que du coup t'es plutôt pas mal au coucher - c'est parfois, t'as pas dit tout le temps, calme-toi la brigade

à laisser parler les racistes sans leur dire qu'ils devraient avoir honte d'être con, même s'ils croient être drôles, même si tu passes pour un pisse froid, même si ça te rend malpolie, parce que c'est devenu si facile d'aligner des horreurs, campé dans son prétendu recul, sa situation confortable et décomplexée, c'est surtout cette sorte de raciste que tu croises, que les gars, ça ne va plus du tout,

à renoncer à écrire ici parce que tu as peur d'être à côté, ou peur d'être ennuyeuse, ou peur d'avoir l'air bête, ou peur de choquer, ou peur de livrer des choses trop personnelles, ou peur d'être pas d'accord, ou peur de faire des erreurs, ou peur d'intéresser personne, tu sais que tu passeras discrètement ta route lecteur, si jamais tu es malheureux par ici, parce que si tu veux que ce glog vive ou devienne, qui faut que tu prennes l'irrésolution d'avoir peur d'écrire.

Toi tu réfléchis, y a d'autres trucs auxquels tu n'as pas pensé, mais tu es aussi irrésolue à attendre d'être sûre pour faire des trucs.

Si tu as une irrésolution, vas-y dizy, on la garde, on vérifie l'année prochaine si toi aussi, tu t'y tiens ?

 

*bah oui, :-)

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30 novembre 2015

Et voilà, ça recommence.

WP_20151115_004Ca recommence, pile exactement comme en janvier, cette envie de t'emparer de ton clavier, de répandre ton émotion, de dévider la pelote de rage, de tristesse, d'angoisse, de sidération, de dégoût, de désespoir, de peur, de consternation. Tout pareil qu'en janvier, cette envie est battue par la raison qui te dit que non, tout se dit déjà, trop se dit, trop de mots, trop se crie.

Dans la peine et dans l'effroi, égarée au milieu de tes rêves effrités, tu ne sais pas bien ce que tu pourrais asséner, tu n'as pas une ceinture de certitude assez serrée. Cette tribune permanente, ouverte à tous les vents de l'expression, les pires comme les meilleurs, ça t'angoisse. Tu te souviens déjà quand tu étais petite, tu lisais, coupable, le courrier des lecteurs de Télé7jours de Mamie et tu demandais bien quel était ce genre de personne qui se scandalisait parce que Drucker démarrait trop tard à cause de la publicité, demander l'adresse du fan club de Sheila oui tu l'as vu tu l'as vu, ou si on allait voir revenir les speakerines, enfin. D'ailleurs, on est à deux doigts de retirer Speakerine de la liste des choses qu'on ne dit plus, vu qu'on le redit, là. A voir.

Alors depuis le courrier des lecteurs, la vache, on a un peu fait des progrès et on raconte, re-raconte, témoigne, commente, commente les témoignages, commente les commentaires, se fâche, s'esclaffe, partage, repartage, s'indigne, propose, édifie, questionne, like, surlike, déteste, re-repartage, vitupère, insulte, raille, grandiloque, s'épanche, s'occocoule. Avec les rézosociaux.

Toi tu fais ça. Normalement tu le fais, et là, voilà voilà, tu as un peu les dents du fond qui baignent (boh, non c'est pas trop classe mais t'avais envie d'écrire ça, c'est un pari que tu as fait avec toi même, et t'aime pas perdre contre toi-même), tellement ton horizon a rétréci au point de tenir tout entier dans le smart petit rectangle lumineux, tellement tu rafraichis souvent la page des cuicui de Twitter pour savoir ce qui vient de se dire là tout de suite, et la page de facebook pour savoir si là tout de suite tes amis vont bien.

Mais comme en janvier, tu as cette impression que ce que tu traverses, comme petite personne dans l'océan d'océans d'autres petites personnes, le glog veut le savoir, tu crois bien qu'il veut garder la trace, il voudrait que tu t'en serves de journal, pour relire ensuite. Pour regarder la différence de couleur que ça fera avec quand tu seras bronzée et que les jours d'insouciance auront reparu. Pour te dire après rappelle-toi, c'était un truc de dingue, cette soirée en forme de chaos, ce crépitement des sentiments, qui t'a lancée dans un manège des émotions, de la terreur - ton enfant et ta soeur au concert, quel concert, tes amis au resto, quel resto -, à l'angoisse, de l'angoisse au soulagement, à l'envie de serrer tous tes aimés dans tes bras tous ensemble, à l'envie de taper sur le trottoir des têtes de grands barbares même décrochées de leur corps mort, à l'envie de trouver quelque chose de drôle quand même, à te dire que tu ne pouvais pas aller te coucher ou il se passerait pire encore, à la culpabilité de ne pas avoir réuni les nouvelles de tout le monde tout en même temps, de ne pas avoir répondu assez vite à qui s'inquiétait. Cette sensation que les hélicoptères au dessus du stade faisaient tourner leur hélice juste devant tes yeux juste à côté de tes oreilles. 18 morts, d'abord il y en avait 18 sur l'écran. Puis 30. Puis 40, puis 50. Tu t'es couchée à 60 morts, tu t'es levée en n'osant à peine allumer la radio.

Le glog servira à te rappeler ce que cette traversée offrait comme paysage, ce que tes yeux décidaient de voir à ce moment là. Tu as tout le temps besoin de te souvenir et de raconter de ce que tu faisais, ce que tu as fait après. Après le matin d'après cette nuit déchirée, il y a eu une journée sur la lune, silence et sidération. Après cette journée sur la lune, une soirée d'anniversaire comme une parenthèse en duvet coton de rires et de danse et d'affection, bon une parenthèse à ne pas pouvoir conduire sa petite auto pour rentrer.. une parenthèse. Après la parenthèse et le coton, le matin s'est levé en même temps d'une danse des marteaux dans ton crâne. En même temps que vos petits, en vérité plus grands que tu ne l'admets jamais. Avec le matin et les enfants debouts, le soleil. Et d'un seul coup une bouffée de plaisir et de paix d'être près d'eux, près de leur vie à eux. Près de leurs bidons qui avaient faim et voulaient un petit déjeûner. Tu as trouvé formidable d'ouvrir le frigo chez tes amis, d'annoncer qu'il y avait plusieurs sortes de jus de fruits. Formidable de leur demander de t'accompagner pour aller acheter du pain et des croissants, formidable d'insister-sister pour qu'ils mettent un sweat ou leur caban même s'il avait l'air de faire doux, de les attendre devant la porte et de deviser parce que la boulangerie du bon pain c'est en bas du passage et la boulangerie des bons croissants c'est en haut du passage. De décider qu'on irait aux deux, qu'on s'en fichait on avait faim mais quand même on pouvait prendre le temps des deux boulanges. De faire semblant de les engueuler parce qu'ils entamaient toutes les baguettes pour avoir les croûtons. De rentrer et trouver éveillée la troisième enfant dans la maison, dans son pyjama habit de vachette et la douceur du sommeil. Leur verser du jus de pommes, faire chauffer de l'eau, parce que quand ils sont ensemble ceux-là boivent du thé, alors qu'il y a 3 semaines maximum, tu leur versais du lait dans des biberons avant que la nounou arrive. De goûter le gâteau des filles au chocolat blanc, super bon, discuter glaçage, discuter des fairy cakes et de se demander si on ne se lancerait pas bientot dans la fabrication des gâteaux arc en ciel. Tartiner du beurre sur le pain, tu leur as re-affirmé que pain au chocolat se dit "chocolatine" une bonne fois pour toute, le Sud Ouest a raison sur ce point, ils t'ont dit que non, c'était n'importe quoi. 

Ils savaient bien que c'était la merde les enfants, qu'on avait tous pris un vrai coup derrière la tête. Mais là, dans leur bulle à eux, on pouvait respirer plutôt bien, alors tu es restée dedans leur bulle.

Tu t'es dit que c'était encore là qu'on était le mieux, à ne pas laisser aller la fureur ou la terreur parce que tu leur dois la raison, tu leur dois de savoir tenir sage la peur qui parfois te gagne, pour qu'ils puissent grandir en restant appuyés sur du solide. Ce matin là a remis tes pendules à l'heure, tes points sur tes i, tes pieds dans tes chaussures et ton amour pour eux encore plus haut.

5 novembre 2015

Curieux objets du désir 3 - Le carnet

carnetPremière question, combien.

Combien de carnets, de cahiers, de calepins (zouip... calepin, à mettre dans la liste des choses qu'on ne dit plus jamais), de répertoires, de blocnotes, les grands, les petits, les minuscules. Compte ceux dans les tiroirs, ceux dans la bibliothèque, ceux donnés à tes enfants, ceux oubliés dans tes sacs que tu n'utilises pas, celui dans ton sac que tu utilises. Plusieurs dizaines. Facile plusieurs.

La deuxième question est quoi, tu désires quoi.

Tout rassemblement de feuilles de papier, agrafé, docarrécollé, clipé, cousu, spiralé, avec un élastique, avec un rabat, te cause une légère perte de repère, accélération cardiaque, ton regard s'égare, tes mains transpirent un peu. Devant un rayon de cahiers de toutes les tailles, tu peux rester médusée en catalepsie, assez longtemps. Ca se complique encore s'ils ont des couvertures de toutes les couleurs, si par là-dessus tu peux choisir entre petites lignes ou petits carreaux (jamais, de papier tout blanc, te faut des lignes, te souviens des guide-ligne dans les blocs de papier courrier ? te souviens des blocs "par avion" ? on peut encore en trouver des par avion ? y a encore des gens qui envoient des lettres en papier, outremer ?) coins prédécoupés ou pochette intérieure, on peut te perdre pour de bon, tu pourrais oublier les tiens, oublier ton rendez-vous d'après.

La troisième question est pourquoi. Pourquoi t'en veux, un nouveau cahier.

Ok, tu vas dire les souvenirs de rentrée des classes, les odeurs de papéterie neuve, la première page toute propre, la promesse, les copains retrouvés, la nouvelle maîtresse, le soleil de septembre, la date soulignée, l'écriture soignée. Boh, bon et donc.

Donc non, la troisième question est pour quoi faire. Et c'est la plus difficile.

Il y a ceux pour commencer un roman, un récit non une nouvelle, enfin un souvenir un truc que tu avais envie d'écrire. Ce sont les plus nombreux. 

Ceux juste parce qu'ils étaient jolis, sans ambition. Juste à force d'être jolis, ils t'auraient donné envie d'écrire  un roman, non un récit non juste un portrait... un truc super,

Ceux pour le bureau, pour prendre des notes, tu les comptes aussi. Au bureau tu écris c'est comme respirer, écrire avec ta main, ça te donne l'impression de revenir à toi-même, de prendre des libertés, plus que le clavier, tu pourrais recopier n'importe quoi, pourvu que tu écrives. Tu soulignes, tu surlignes, tu ratures, tu réécris. Parfois au crayon de papier, alors tu gommes, tu appuies, tu repasses. Tu fais des listes, tu rayes les listes, tu écris en tout tout petit à côté de là où tu as raturé, tu écris en travers, même tu écris à la verticale, tu écris sur des feuilles volantes que tu colles avec des post it dans ton cahier et tu écris sur plein de post it, et d'ailleurs il est possible que le post it soit le - Curieux objet du désir 4.

Ceux pour raconter tes voyages, et coller des souvenirs. Surtout ceux du trajet aller et de l'arrivée à destination. Il semble que ce soit surtout ça qui mérite d'être relaté. Souvent un carnet de 240 pages ça fait limite trop. Tu pourrais te servir tout le temps du même pour tous tes voyages, une page pour dire comme tu es heureuse de partir en voyage, une page pour dire ta joie de l'aéroport pendant que tu attends des plombes + coller les cartes d'embarquement et en avant Gingamp après tu fais d'autres trucs et tu n'écris plus.

Ceux pour noter les choses décisives et palpitantes qui saillent de tes visites à Docteur Ouin-dont-tu-es-la-préférée. Comme s'il y avait le début d'une chance que tu oublies ces choses. Comme si ces carnets là pouvaient servir de barettes de mémoire externe, paf, archivage, évacuation des bordels psydans le carnet. La patiente présente une propention très ancrée à la pensée magique que l'on constate en principe chez le jeune enfant de 6 ans, et demeure persuadée qu'il suffit d'archiver ses mauvais souvenirs pour s'en débarasser. Prescrire 34 séances de plus.

Ceux pour faire des listes. Tu auras l'explication section "que deviennent-ils", mais parfois tu te rends à l'évidence et tu confie la mission dès le début de leur vie de carnet, de recueillir des listes.

La quatrième question est que deviennent-ils ?

Presque toujours*, après les deux premières pages de roman/portrait/liste/souvenir de voyage/jeté-fouetté de séance de psy/notes, après beaucoup plus de pages de notes de bureau, le cahier carnet est vierge.

Presque toujours, si tu le retournes, ou si tu prends le dernier paquet de pages, tu retrouves des trucs écrits, mais alors sans aucune espèce de rapport avec le chose.

Les idées de cadeaux de Noël, le calculs de tes charges mensuelles, le menu d'un dîner ou la liste des courses du menu du dîner si tu es en verve de vraie belle organisation, la liste des invités à la fête tout sur la même page, des trucs racontés par les gens dans le RER, des colonnes pour jouer au petit bac, des noms de groupe de musique, le code de dossier SNCF, le nom de la dirlo de la banque brrrrrr, le titre d'un livre, la recette de gravelax de ton adoré C, des noms de granules d'homéopathie que tu ne prends pas d'homéopathie jamais, des numéros de téléphone mais lesquels, des codes de portes mais lesquels, le récit d'un rêve que tu ne veux pas oublier, mais tu oublies où tu l'as écrit, un mot d'enfant, ou

les trucs que ton thérapeute d'avant (lu comme ça tu as l'air de dire que tu t'emballes un psy par saison de prêt-à-porter mais non, c'est une illusion d'optique) t'avait recommandés, comme faire des listes pour éviter d'avoir des tâches d'arrière plan qui te tournent dans l'unité centrale de ta tête.

Oui c'est vrai, tu as retrouvé dans un carnet une liste de choses notées en thérapie qui disait "écrire des listes". A la thérapeute tu as préféré ne pas dire que de ta vie, tu n'as jamais emporté une liste de courses au supermarché pour t'en servir et ne pas oublier des trucs, jamais.

Tu formules ici et aujourd'hui, l'engagement formel, que le prochain carnet qui entrera dans ta vie, tu le rempliras, en entier.

Tu te laisses 3 mois, tu commandes exactement celui sur la photo et tu fais un compte-rendu.

9 octobre 2015

Ecoute ! Le trottoir et les murs te parlent. 2

 

WP_20151007_001Traverse le carrefour d'hystérie circulatoire entre la gare de RER et ton bureau. Butte sur une affiche que tu as vue la veille collée au feu rouge (ou vert ça dépend du moment mais là c'est pas le sujet donc). Ceci n'est n'est pas une alerte rouge étonnement, mais mais mais ?? Tout de même. Des questions alors que la rue te parle. Des questions et une recommandation à l'auteur de ce manifeste, Maison Jeannot.

Maison Jeannot, tu avais chiqué l'oreille de Jean-Marie Bigard quand tu as rédigé ton affiche ou ton directeur marketing veut se venger de quelque chose ?

Parce que. Maison Jeannot, c'est pas une information santé ton affiche, c'est pas une information du tout. C'est une publicité. Depuis bientôt 70 ans, tout le monde est à peu près d'accord pour dire que ce n'est pas la même chose. Même Total ou Mc Donald n'osent plus. Alors tu ne vas pas t'y mettre toi ?

Maison Jeannot, tu as scotché ton affichette plastifée et übermoche sur un trottoir où personne, jamais, jamais, jamais, ne fait autre chose que courir pour ne pas louper le vert pour les piétons qui est à peu près coordonné au vert pour les piétons de la rue d'avant. C'est précisément ici, le trottoir avec le temps moyen par visiteur le plus court du de l'hémisphère nord. Toi-même, ton affichette tu l'as jetée par la fenêtre de ta camionette, avoue ? C'est pour ça que ça colle pas bien ?

Maison Jeannot, une douche c'est plat, même quand c'est grand. Une douche creuse, on aurait tendance à appeler ça une baignoire et c'est toi même qui dit halte qu'on va se péter la gueule dedans. Donc rappelle ton pubeux, dis-lui qu'on écrit "grande douche", et encore, c'est s'il veut perdre 80% du marché qui a une petite salle de bain.

Alors ? Sur ce, c'est vert.

 

8 septembre 2015

Souvenir du Glog d'avant - Tant de nuances de gris - Juillet 2013

cheveuxBilan de cette affaire d'il y a deux ans. La question n'est pas réglée, elle se règle plusieurs fois par an, pour se dérégler, se re-régler. Car de même que l'eau, ça mouille, les cheveux, ça pousse, enfin sur ta tête à toi ça pousse. Tu pourrais même dire que ça pousse trop vite, mais personne n'a envie de te plaindre d'un truc pareil, donc tu te retiens. La blanchitude des cheveux n'est donc pas un sujet que l'on erradique, au mieux on le méprise un peu. Tu ne livres pas la guerre, tu tentes un genre d'entente cordiale.

Tu t'es somme toute bien habituée à cette palpitante conversation qui revient tous les deux mois.

"Je vous fais comme la dernière fois, pour que ça couvre mais pas trop, tout en couvrant quand même, mais en transparence ?"

"Oui !! Ainsi, les racines quand elles apparaîssent, ont l'air d'avoir toujours été là, personne ne se rend compte de rien, même pas moi. Comme vous me comprenez bien, je ne vous remercierai jamais assez ! D'ailleurs, cette fois-ci, si vous pouviez également les couper, mais en gardant toute la longueur, ce serait parfait."*

*oui, tu parles comme ça au coiffeur, absolument.

Tu peux même admettre que désormais, tu aimes bien aller chez le coiffeur. Tu fais même des blagues quand ta tête est recouverte de colle à papier qui devient marron sale sur tes tempes, tu prends ton sac et tu dis au coiffeur  "Allez, j'y vais,merci, c'est parfait, c'est exactement ce que je voulais". Car tu adores l'idée d'être la préférée du coiffeur.*

* Oui tu en parleras à Docteur Zinzin, absolument.

Et non, tu ne t'es pas (encore) précipitée dans un délire de transformation de ton toi comme ton toi le redoutait avant l'escamotage de la dame grise. Tu n'as rien fait piquer, ni injecter, ni bistouriquer, ni retendre, ni augmenter, ni raboter, ni aspirer. Si, une prémolaire, voilà c'est tout. Pour l'instant.*

*Non tu ne pourras sans doute pas écrire cette phrase très longtemps, absolument.

Nuances de gris.

(pas celles de dedans ta tête, celles de dessus ta tête)

Voici twitt ans environ que tu as décidé que tu assumais, que c’était comme ça, que c’était ton branding personnel, ton écharpe rouge de Christophe Barbier, ta chemise blanche déboutonnée de BHL, ton pull à poils de Anne Sinclair, ton casque en or de Daft Punk, ta coquille d’œuf de caliméro, ton mégot tordu de Jacques Lacan, ton turban de Simone de Beauvoir, à toi. Bah c’est vendredi, tu te sens des ailes qui te poussent et tu compares avec Simone De B.. Dans le cadre de "arrêter l'autodénigrement" le branding de Carlos (gros ventre sous chemise à fleurs), ou de véronique et davina (bandana roulé sur front - tee shirt manches chauve souris), ou de Nana Mouscouri (montures de lunettes avec robe-housse de couette) ça fonctionne moins bien.

Twitt ans que tu assumes officiellement tes cheveux gris, avec l’air que ça te va super. Poivre et sel. Grisonnants. 40% (ils disent ça les couffeurs, il comptent les cheuveux jusuq'à 100). Tu as résisté au mauvais coup, le jour où le coiffeur t’a proposé un flacon de shampoing (t’avais pas de shampoing ? nan mais alll… non non non pitié pas ça !!) pour « redonner un bel éclat » à tes tifs "naturellement terne".

Violet, le shampoing. Tu as compris, assez vite, c’est l’avantage d’être grise, c’est que tu n’es pas blonde, que c’était grâce à ce produit que les mémés avaient les cheveux bleus. Tu as ravalé tes larmes d’humiliation, ajouté le shampoing sur ta note du coiffeur, prestement prévenu ta famille d’éviter l'utiliser le flacon de mémé, affonté courageusement la réalité, consciencieusement dosé le truc, rigolé avec la mousse parme sur ta tête, scruté le résultat.

Donc t’assumes super, tu promènes tes mèches en te faisant croire que c’est ta coquetterie, plus tu veux pas avoir des racines, plus en plus tu ne veux pas avoir une couleur de cheveux artificielle, plus en plus en plus ça coûte un avant bras toutes les 3 semaines à cause de tes cheveux gris qui poussent à toute vitesse, et pas les avant-bras. Plus. Si tu commences à teindre. Qui dit que t’iras pas au grand galop faire des injections dans tes sillons naso-géniens 10 minutes après et faire raboter ton bourrelet du ventre et coussiner tes seins du haut ?? Et ‘est l’engrenage, la porte ouverte le dérapage la dégringolade le fil en aiguille la bérézina le bordel, 8 jours après tu ressembles à Mickey Rourke. T'assumes et puis c'est tout.

Sauf que de temps en temps, tu croises ton reflet par surprise dans une vitrine, tu trouves que la fille aux cheveux gris est vaguement boudinée dans son slim, et tout de suite après que la fille boudinée grise, c’est toi. Et ça ne te fait jamais une bonne surprise.

Et là. LE Pompon, the goutte debording the vase, trop c’est trop trop trop.

Une convention, un stand, un photographe et un organisateur. Au top. La convention dans un sous-sol, le stand éclairé au néon récupéré du Congrès des Chirurgiens Dentistes de 1984, le photographe… soit dépressif, soit payé par quelqu'un qui t'en veut beaucoup, soit avec Nelly Oleson dans son corps. L’organisateur, celui qui a benoîtement fourré le fichier photo dans un mail, en te t'écrivant, bonjour gnagnagna, nous avons le plaisir gnagna, des photos de vous pendant la convention gnagnagna. Il a bien fallu qu’il la regarde pour te l’envoyer la photo ce connard des alpages, s'il l'a regardée ? Bref  s’il l’a regardée, il a vu quoi ? Il a vu une vieille dame. Et ça lui n’est pas passé par son cerveau de palourde d’oublier de te l’envoyer. C’est le problème d’une photo mal prise, avec des cheveux gris, tu ne te dis pas la photo est mal prise, tu te dis, c’est qui cette vieille dame ? Un jour ça devait arriver.

Et comme tu as toujours besoin de te prévenir longtemps à l’avance avant de prendre une décision de cheveux, tu te préviens ici. Tu te préviens que tu vas avoir intérêt à mettre des sous et du temps de côté pour dresser le plan d’attaque du gris, qui revient un peu à remplir le tonneau des Danaïdes, mais t’es utopiste et fataliste et résolue à la fois, t’es prête quoi, à fréquenter les salons de coiffure avec assiduité, t’as presque plus peur des coiffeuses d’ailleurs.

Tu te préviens parce que une fois que tu es prévenue c’est plus difficile de faire marche arrière, après il faut que tu expliques et pourquoi non, et pourquoi plus tard.

Là t’es prévenue. T’as rendez-vous à ton retour de vacances. Vous verrez vous ne le regretterez pas, ça change tout sans rien changer.

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20 août 2015

Eté 2015. Ne pas oublier - 3 ) Champagny en Vanoise

WP_20140806_012Hop c'est décidé. Dans ta liste de listes de choses à ne pas oublier, tu renonces à broder Charlotte (Caroline du Nord) et à réinventer Roissy CDG (Seine Saint Denis).

 

A part cette péripétie d'avion à la bourre, qui t'a permis de croire fermement, pendant 30 minutes, que tu allais manquer ta connexion et arriver encore plus-en-plus en retard à la montagne. Après une traversée à bride abattue du hall d'embarquement de Charlotte (donc la ville, pas la fille), dont il est difficile de dire quoi que ce soit (quoique maintenant que tu y penses, ta camarade voyageuse a tout de même pris le temps de photographier un chef majeur d'arrestation de la Fashion Police, aka un smartphone porté à l'horizontale à la ceinture d'un bermuda -tu lis bien glogolecteur-, il a eu de la chance, l'inconscient, de ne pas finir dans les geoles de Vogue, on a été magnanime), tu es finalement arrivée pile au comptoir d'embarquement, juste à temps pour ne pas avoir à se rouler par terre en se tordant les mains pour espérer monter dans l'avion.

A part ces sombres pensées combattues par le vin (??) rouge et moussant glouglouté pour dormir compactée dans l'avion, qui t'ont fait redouter que ta fidèle valise avec ta robe gorgeous et ton dentrifrice radioactif à l'intérieur ne soit égarée très loin de... 

...Champagny en Vanoise

(en fait non, elle était là la valise, en pleine forme, sacrée elle)

Tu as retrouvé l'appartement de Champagny, pas celui de l'année dernière, celui de l'année d'avant, ou presque. C'est toujours dans les appartements de Raymond R.M., magnat de l'immobilier du village, que tu habites. M. si tu lis, maintenant qu'on y pense, proposer un viager à Raymond, c'est un peu ce qu'il nous reste à faire ? Tu as donc retrouvé en sortant sur la terrasse la vue sur les sommets, sur le clocher, sur le coucher de soleil (oui oui oui, E. F. et M., coucher de soleil, car il y a eu soleil). Tu as retrouvé la vue sur la piscine et la pelouse à la piscine, qui fait que tu prends les vacances à la montagne pour des vacances à la mer, quand il fait soleil. Et que tu ne vas pas marcher du coup, c'est un dilemme.

Tu ne peux pas marcher quand il fait trop beau, car alors tu veux contempler la verticale montagne dans le ciel bleu depuis ta chaise longue, ni quand il ne fait pas beau t'as pas besoin d'un dessin, c'était à peu près le problème de ces vacances. Tu as vu du pantacourt, de la chaussette de randonnée, de la polaire en peau de perroquet. Sur cette considération sur le look des gens, tu te demandes comment Miami et Champagny ne sont pas encore plus éloignés géographiquement, comme on disait autrefois, c'est le jour et la nuit, on ferait mieux de les mettre chacun à un pôle. Tu as vu des marmottes, et comme à chaque fois, tu as fermement discuté le point de savoir si les marmottes c'est mignon et dodu ou si c'est rien que des gros rats un peu gourdasses qui habitent un décor de rêve. Ca occupe bien tes enfants sur les sentiers, quand tu daubes sur les marmottes.Tu as précisément étudié tous les portants de l'unique boutique qui vend des trucs jolis, et avec ton amie, vous êtes fort méthodiques par temps dégueulasse, vous prenez tout le temps qu'il faut, c'est le slow shopping, tu reviens aux bases. Tu as vu des choses incroyables à la télévision, car, ne fais pas semblant de ne pas comprendre, n'a pas fait très très beau. Des choses que regardaient tous vos enfants (t'es sympa, tu ne dis pas que certains parents..). Comme un concours de tatoueurs qui se critiquent les ombres et les perspectives sur les épaules de vraies gens qui vont se trimbaler des ombres ou une perspective toutes nazes toute leur vie. Ou des pêcheurs de l'extrême qui attrapent des poissons drôlement flippants que si tu ne le sais pas et si tu es un homme, ils t'attaquent directement par le sboub quand tu te baignes dans la rivière et franchement c'est répugnant. Tu as sacrifié au rituel du barbecue de Champomy (copyright E.), celui où on n'arrive pas trop tard, où on choisi la table qui reste le plus longtemps au soleil, où on apporte son charbon, où les enfants mettent les bouteilles dans le ruisseau. Celui où on grille les saucisses, où on va chercher des pulls à l'heure de l'apéro, où on grimpe sur les rochers pendant que ça cuit. Celui où on mange des chamalows grillés au dessert. Celui où le décor et la lumière sont tellement dingo que ça suffit à se dire qu'on reviendra.

Voir plus bas le plaidoyer pour "Revenir à Champomy".

Tu as mangé. Des saucisses donc. Du beaufort des alpages et de la confiture de myrtilles. La combinaison "tomates, jambon, fromage, chips, nectarines" ou "tomates rilettes fromage chips nectarines". Pour les ballades. Etant donné le service minimum délivré sur les sentiers cette année, y avait pas Princes au chocolat, il n'y a pas eu framboises à la crème chantilly. Etant donné le service minimum, aucune créativité piqueniquistique. Bon ben du saucisson évidemment. Pour d'étranges raisons, à réfléchir dans ton plaidoyer pour "revenir à Champopo", tu as acheté des calamars, importés (pas de calamar des Alpes, jamais, c'est moins bon). Acte manqué, ils étaient passés de l'autre côté de la force au moment de les cuisiner. Tu réalises aujourd'hui que le chapitre du manger, beaucoup plus intéressant en Vanoise qu'en Floride au demeurant, dit beaucoup de la zone de turbulences qui a rongé ta troupe, autour de "Revenir l'année prochaine à ChampoSpritz"

Tu as bu. Du Spritz des Alpes, car ce n'est pas parce que tu pars en vacances dans une zone fréquentée essentiellement par des randonneurs en pleine santé et mal habillés que tu ne suis pas l'actualité. Probablement que le spritz est déjà passé de l'autre côté de la force de la hype, mais alors c'était le climax cet été. Impériale interprétation de M. du spritz savoyard, servi dans les verres à cocacola, dans les mêmes quantités - que le cocacola. C'est ainsi que vous avez vu plus le soleil en fait, c'est pour ça que les gens veulent boire ça, ils regardent à travers le verre ils croient qu'il fait beau. De la menthe à l'eau à la buvette de la piscine, de l'eau en bouteille dans le sac à pique nique.

Tu n'as pas acheté des crozets pour les cuisiner à la maison, il te reste ceux de l'année dernière, et les crozets, c'est comme les sandouiches au maquereaux grillés de Istanbul, c'est sur place ou c'est rien. Tu n'oserais jamais ajouter 2 fois ton poids de beaufort fondu dedans en plus, or c'est comme ça que c'est bon.Tu n'as pas fait la balade de la cascade ni la balade du Laisonnay, ni celle qui se termine par des framboises à la crème. Une petite fronde s'est formée dans la Champomy Week Team, sur le ton de ça suffit, on est en overdose, quand on tourne en rond, et même quand il ne pleut pas, d'ailleurs il pleut, trop de pantalons d'après randonnée moches, trop de gourdes (celles pour boire). On a tout vu, tout bu, tout essoré Champagny, allons plutôt à Ibiza, la montagne, c'est le bagne. Tu as plaidé le rituel la force du rituel des vacances qui commencent avec une goulée d'oxygène et une montée en flèche de globules rouges. Tu as rappelé que dans le soleil sur les sentiers, on gagne un bronzage radieux qui s'arrête au short mais radieux, que les enfants aiment tellement heu, les enfants  n'ont pas tellement soutenu le projet Champagny for ever. Il semble que la fronde s'entende sur une petite détox de Champagny (alors qu'on pourrait croire que la détox C'EST Champagny). Mais au fond de ton coeur, tu sais, que vous reviendrez un jour, les larmes aux yeux.

 

Et tu as pris le chemin de Marseille.

 

19 août 2015

Eté 2015 - Ne pas oublier - 2 ) Orlando

keep-calm-and-dance-2178Orlando

Tu as un sérieux problème pour trouver une photo pour illustrer ce post. Au moment où tu pianotes, sache bien lecteur qu'une grande détresse tient la glogueuse. Les photos de Orlando, que tu retrouves là, c'est un peu un problème, tu ne peux pas. Pas toi brandissant ton badge corporate, pas ton sweat shirt corporate en forme de teddy qui te donne une allure.., pas les cadres diplômés qui dorment comme des bébés en conférence plénière corporate, pas les photos idiotes prises à cause des paris idiots. Pas les verres. Penser à se demander pourquoi cette jubilation à prendre en photo ce que tu vas boire ou manger. Penser à ne pas en parler à Docteur Chouine, sinon tu ne seras plus sa préférée.

Alors alors. A Orlando, tu allais pour ton travail et ça ne va pas te palpiter glogolecteur, nous zapperons donc, les choses strictement du travail.

Tu as vu des avenues, des hôtels gigantesques sur des avenues interminables, des parcs d'attraction à thème sur des kilomètres, des panneaux publicitaires pour des parcs à thème, des faux lacs entre les hôtels, des escalators dans les hôtels, des salles de réunions comme des terrains de foot dans les hôtels. Tu as vu des familles déjà excédées à l'aéroport, des familles couvertes d'oreilles de Mickey, d'oreilles de Pluto, de baguettes magiques de Harry Potter, de tiares de Cendrillon, ployant sous les peluches, courant derrière des enfants surexcités. Tu as vu des familles excédées qui se reposaient des parcs d'attraction à thème au centre commercial Outlet, ployant sous les sacs plastiques, courant derrière des enfants surexités, renversant des gobelets de 3 litres de soda, repoussant des vendeurs zélés de lisseurs bouclettant, de draps connectés, de valises autorétractables (ce devait être autre chose, mais tu n'as pas creusé, tu les as surtout évité, en prenant un air très confus perdu désolé qui ne comprend pas la langue, c'est con mais c'est très bon). Tu as vu des gens vraiment vieux qui travaillaient à l'aéroport, et dans les rues. Tu n'as pratiquement jamais vu personne marcher dans la rue, tu n'es pas tout à fait sûre que ce soit des rues. Tu as vu chanter tu as vu danser Katy Perry avec des danseuses drôlement agiles sur une échelle à paillettes et avec un orque. Non pas un vrai. C'est Katy Perry c'est pas Achille Zavatta. Et c'était bien, parce que tu ne sais pas comment, mais tu connaissais les paroles et que brailler et sauter sur de la pelouse en buvant du pipi de bière, c'est carrément amusant.

Tu as dansé. Presque chaque jour, beaucoup, tard.

Tu as mangé. Heu. Tu penses que tu as mangé quelque chose, ça a duré plusieurs jours, c'est forcé que tu as mangé, tu n'as jamais été évacuée pour crise d'hypoglycémie. Mais disons que le manger ce n'est pas le truc gueudin à Orlando. C'est un peu comme si tu faisais ton ravitaillement chez McDonald, Pizza Hut et Hagen Daz mais pour tous les repas de toute la semaine. Tu vois ? Ah si, tu as mangé de la viande, car contrairement à que qu'on croit, parfois tu manges de la viande, dans un restaurant barbecue brésilien, et c'était vraiment très bon, tu ne veux pas savoir combien de bestiaux ont succombé juste pour ta table à toi, tellement on voulait faire manger beaucoup de viande à volonté même contre ta volonté, mais c'était bon. Tu as un peu conjuré en broutant du chou Kale. Ah si tu as mangé des bonnes choses dans une soirée spécialement réservée aux participants français de cette grand messe corporate (mais tu ne sais plus très bien quoi, cf. la rubrique "tu as bu").

Tu as bu de la bière Corona avec du citron vert dedans. Et tu mentionnes au passage que ton entrainement est insuffisant, en Floride, si tu veux boire une bière, une vraie ou un pipi, tu dois la boire vite, sinon tu la bois chaude, tu vois le truc ? Tu as fini toutes les Corona en pensant que c'était du pipi chaud alors que c'est assez bon au début. Tu as bu des cocktails, tu vois assez bien lesquels entre 21:00 et 23:00 après, les recettes sont plus incertaines. Tu as bu beaucoup d'eau, en rentrant le soir tôt le matin, de l'eau avec un trait de doliprane ou parfumée à l'advil.

Tu t'es baignée, dans la piscine de l'hôtel et comme c'était avec les amis de ton travail, en super vitesse entre deux réunions, c'était vraiment drôle et délicieux. Même une fois, entre deux réunions, tu as réuni le combo : piscine ET jacuzzi ET bière ET rigolade. Même, comme tu étais en colo, tu t'es baignée à 23:45 dans la piscine avec le gardien qui hurle que tout le monde sorte de l'eau et vite.

Tu as rapporté une robe et des chaussures assez formidables, dont tu n'avais pas besoin. La faute à cette vendeuse scélérate, qui t'a toisée sortant de la cabine d'essayage et s'est approchée pour ajuster la ceinture en murmurant "ho... you're gorgeous" d'une voix d'hôtesse de boîte à streeptease. Et du dentifrice aussi. Le dentifrice des Etats Unis est dingue. C'en est un peu inquiétant même, d'avoir le goût de menthe 6 heures après t'être brossé les dents. 

Tu n'as pas trouvé d'explication à cette histoire de toilettes publiques aux Amériques, où tu vois les pieds des gens qui sont dedans, voire le pantalon sur les chaussures des gens qui sont dedans, voire les gens dedans tout court parce que les portes ne joignent pas. (C'est ainsi, que tu as du t'exfiltrer sur la pointe des pieds des toilettes de boîte de nuit quand tu as compté plus de pieds qu'il n'en faut pour une seule personne, disposés dans un ordre qui laissait penser qu'il ne s'agissait pas d'une partie de belotte). Mais, seriously, on fait les même chez nous et le pays perd tout ses points chez Standard&Poors pour cause de constipation de masse. Tu es restée médusée de cette boîte de nuit à ciel ouvert, vraiment chouette, où tu as réalisé 1 heure après être entrée avec tes amis de travail en colo, qu'il n'y avait que des Noirs à part ceux d'entre vous qui étaient blancs dans cette boîte, que ça n'étonnait personne, mais tu t'es demandée pourquoi les gens se séparent par couleur, surtout pour faire la fête. Tu as regretté ne pas avoir le temps de visiter ce parc d'attraction qui s'appelle Holy Land Experience, ton alerte étonnement s'est déclenchée à chaque fois que tu es passée devant. Renseignement pris, il parait qu'il propose entre autres, une crucifixion en 3D et une animation Jesus Last Supper, à ne pas faire dans cet ordre donc. Orlando quoi.

Tu penses que tu ne reviendras pas, enfin pas en le faisant exprès toute seule. Cette ville qui vit d'une invasion de personnes qui voyagent pour des pays imaginaires, tu t'es dit que ce n'était pas pour toi. Cette fiction-là est trop monotone. Tu l'as quittée à regret tout de même, parce qu'une colo, ça pince le coeur quand ça s'achève, c'est antiride, tu stockes du rire dans tes joues, tu dois un peu courir après ton enfant surexcité intérieur et c'est bon.

Tu as eu envie que le vol retour passe très vite.

 

 

18 août 2015

Eté 2015. Ne pas oublier. 1 ) Miami

MiamiPour des raisons probablement astrales, tu as passé une partie de l'été dans un état d'intégrale vadrouille. Flanquée de ta valise, ouverte vidée remplie bourrée qui ressemble à un cul par dessus tête, tu arrives finalement, ébouriffée, dans ta maison. Et tout ça à la fin ça fait :

 

La Plaine Saint-Denis - Miami.

Miami - Orlando.

Orlando - Charlotte (on ne sait pas si ça compte vraiment, tu as passé 28 minutes au lieu des 62 prévues pas le plan de vol, tu verras, y a pas grand chose à oublier à part qu'on n'a jamais vu des gens traverser un hall d'embarquement ventre à terre comme ça, mais c'est pour dire, que tu as foulé Charlotte).

Charlotte - Paris Aéroport, (on ne sait pas si ça compte vraiment juste l'aéroport, ta valise et toi vous ne vous êtes pas arrêtées pour prendre une douche à la maison).

Paris - Champagny en Vanoise. Ha ça change de décor les gars.

Champagny en Vanoise - Marseille 6ème.

Marseille 6ème - Hossegor.

Hossegor - La Plaine Saint-Denis.

Il s'agirait donc, de faire la liste des choses à ne pas oublier. Dans ta tête tu veux dire. Les objets oubliés, perdus, par un miracle que tu n'expliques pas ou alors les astres, tu n'en vois pas. Ou alors ils sont tellement oubliés pour de bon pour toujours que du coup, tu sais même pas et que du coup on s'en fout.

Miami

Tu as vu des gens de toutes les dimensions, et de toutes les couleurs, dans tous les atours même ceux que tu ne croyais pas exister. Tu en as vu des quasi nus, ou plus que nus (oui c'est possible, on se le gloguera un de ces jours, le concept du plus-que-nu, tu feras témoigner SL). Des corps, presque tous tatoués, presque tous truqués, des faux-seins et des fausses-fesses, de vraies angoissantes obésités, de vraies flippantes musculatures. Des beautés pleines de santé ensoleillée, des corps tout abîmés de drogue et de brouillard. L'océan dans la ville, le bleu accoudé à l'asphalte et au béton, la plage entre le bureau et la maison. Tu as vu le luxe bien à son aise, la sévère déglingue juste à côté. La beauté des lignes architecturales et des horizons, la tristesse des maisons ou des boutiques ou des rues abandonnées. Tu as vu, plusieurs fois dans la journée, sous ton petit balcon, près de ta serviette de plage, devant la table du café d'Ocean Drive, commencer des romans. Des personnages apparâitre. Tu as pensé que c'était une ville de fiction.

Tu as mangé des pancakes au citron formidables, pour un des plus jolis petit-déjeuner de ta vie. Du crabcake délicieux et du chou kale antioxydant (maintenant, tu prononces, "chou Kèle", promis MD !). Tu as acheté un horrible pot de sauce au fromage orange pour temper d'horribles chips oranges dedans c'était horriblement dégueulasse et horriblement addictif. Tu as pensé que c'était la ville des contraires.

Tu as bu du Chardonnay, essentiellement pour prononcer Chardonnay en américain, c'est con mais c'est très bon. Un Mojito qui monte sur le podium des Mojitos, et un des plus jolis apéros suspendus de ta vie. Des litres d'eau presque aussi chère que le Chardonnay sur la plage. Du vin blanc argentin en rentrant du restaurant, sur ton petit balcon à la santé de l'amitié.

Tu as rapporté des culottes. Un magnet aussi laid que possible, et des culottes. Ce qui maintenant que tu y penses, est à méditer à côté de l'omniprésence des corps et du concept "plus que nu" vu plus haut.

Tu t'es baignée dans l'océan. Il a une couleur dingo. Et l'eau y est si chaude que tu pouvais y rester vraiment longtemps, bavarder comme à la terrasse du café, en regardant la plage, ou en regardant l'horizon, ou en guettant l'orage.    

Tu n'as pas compris comment autant de magasins de cigarettes électroniques pouvaient cohabiter. Tu t'es demandé comment on arrivait à servir des verres de cockail assez grands pour y coincer un bouquet de glaïeuls. Comment on arrivait à les boire. Tu t'es demandé à quoi pensait la jolie fille en maillot de bain qui se déhanchait sur une table, à 15h pour attirer des clients dans un restaurant.Tu n'as pas su dire si les fesses augmentées au silicone et dessinées au compas c'est sexy, si les muscles sur la poitrine des garcons qui leur font un bon bonnet B, c'est sexy. Tu n'as pas osé photographier la jeune femme qui baladait un chien dans une poussette flambant neuve, un poussette pour chien, ultraperfectionnée, avec buvette et capote assorties. Tu as vu passer un avion de plage qui faisait la publicité du best entertainment downtown, qui n'était pas une boîte de streeptease, mais un stand de tir à la kalachnikov.

Tu as cherché l'ombre, ce qui ne t'arrive pas souvent.

Tu y retourneras pour revoir les cahutes en bois de toutes les couleurs des maîtres nageurs sur la plage. Pour la fête du deuxième samedi du mois à Winwood. Pour remettre dans tes yeux l'architecture art déco que tu as trouvée belle, vraiment belle. Pour t'allonger sur les matelas au bord de la piscine du Delano. Pour t'assoir sur Ocean Drive et commencer 5 autre romans dans ta tête. Pour te tenir debout sur un standup-paddle. Pour aller jusqu'aux Keys et aux Everglades.

C'était désagréable d'en partir. Tu fermais une petite parenthèse très sereine, vraiment douce. Tu t'es immédiatement remise à travailler.

 

2 juillet 2015

L'Indispensable Non-Exhaustive liste des choses que tu dois faire quand tu vas à Marrakech

WP_20141006_0091 - tu dois courir sur le tarmac quand tu atterris, sauf si tu y vas en voiture, mais franchement, pour un week end ça fait long la route, si tu cours sur le tarmac, t'as un petit peu chaud, mais tu arrives preums à la douane, donc tu n'attends pas 100 ans avec ta fiche de police et ton passeport, donc tu passes vite la barrière, donc tu es plus vite à Marrakech, si en plus tu n'as pas de bagage en soute, tu peux en vrai, tu l'as fait, mettre 28 minutes chrono entre tes pieds sur la passerelle et tes pieds dans la Médina. Joie

2 - tu dois décider où tu vas en premier, parce que après tu ne feras que flâner et finalement traîner ou finalement retourner où t'es déjà allée, donc le seul endroit pour lequel ta volonté est un peu celle qui décide, c'est le premier, après, ce sera n'importe quoi. Joie.

3 - tu dois commencer par sourire, partout où tu vas, alors la plupart du temps tu n'as pas besoin de te forcer, mais c'est inoui ce que sourire peut être bien à Marrakech.  Bon, pas à la douane quand même, ils t'engueulent à tous les coups (COMMENT CA SE FAIT QUE VOUS N'AVEZ PAS DE CARTE NATIONALE MAROCAINE", 145 fois que tu marmonnes tes histoires, t'en fous, ça dure 2 minutes, t'as qu'à quand même sourire. Mais par exemple, quand tu veux acheter des choses ou manger des choses et qu'on t'annonce des prix d'après les deux chocs pétroliers, tu souris, toujours. Tu peux avoir un léger sentiment de lassitude mais ça ne doit pas se voir, souris, ça marche tout le temps.

4 - tu dois manger des chips dans le souk, celles de la petite cariole pas des Vico enfin tu vois, tu dois boire du jus d'orange pressée, à peu près partout, oui ton ventre peut t'en vouloir un peu, mais ho, avec des bonnes amandes vendues à côté du jus d'orange sur la place Jamââ ?

tu dois manger du tagine de poulet au citron, n'importe quoi au citron confit, du tagine de légumes et du tagine de ce que tu veux d'ailleurs,

tu dois manger des tomates et des petites courgettes vert clair, des poivrons en forme de cornes de gazelle et des cornes de gazelles, surtout celles du marchand super mariole du souk qui dit absolument n'importe quoi et te fourgue 2 kilos quand tu lui demandes 500 grammes mais que c'est un moment de délire il dit même des trucs sexuels,

tu dois manger des frites, car le pays des frites, ce n'est pas la Belgique, c'est le Maroc, voilà, et de la Vache Qui rit dans un petit pain de semoule. Joie, joie, joie.

5 - tu dois acheter des paniers, sinon explique pourquoi tu as fait le voyage ? Tu as déjà des paniers ? Ok il t'en faut d'autres, plusieurs, plein, la prochaine fois aussi.

6 - tu dois te promener dans le souk qui vend la menthe du thé, parce que tu n'as pas besoin d'un dessin, tu fais pareil au souk des olives, tu fais pareil dans la zone pépiniériste, tu fais pareil près des objets en tuhya, tu fais pareil près des restaurants ambulants et tu as l'impression d'être toi même une merguez après

puis tu bloques ton nez dans le sachet de l'épicier qui moud le raz el hanout lui même (jamais en prendre un autre), puis tu bloques ton nez dans le bocal du marchand de blocs de musc, et ton nez dans le flacon d'huile d'argan, le flacon d'eau de roses, le flacon d'eau d'oranger.

même que les crottes de chameau, les échappements et les stands de cuir, tu peux trouver que ça daube sur le moment, mais ça ne s'explique pas, tu y retournes y es contente de les retrouver. Joie.

pause - tu proposes d'inventer Instagrouin, l'appli qui fait renifler les trucs inouis à tes amis, tu leur envoies un Instagrouin, ils le sentent, ils le kiffent, ils le likent - des investisseurs ?

7 - tu dois retourner aux Jardins Majorelle, c'est toujours bleu, c'est toujours ocre, c'est toujours bougainvillers et cactées, c'est toujours nymphea et tortues de terre, vas-y tôt à l'ouverture, vas y samedi matin, oui celui qui vient, IMMENSE JOIE tu y vas samedi matin

8 - tu dois absolument essayer de faire croire aux marchands du souk que tu n'es pas vraiment touriste que tu es un peu d'ici, ils ne te croient pas toujours, mais tu dois toujours essayer,

9 - tu dois retrouver des verres à thé beldi, c'était la misère en octobre, y en n'avait plus, tu dois expliquer au marchand que non, ceux avec les dessins dorés te plaisent moins, tu ne dois pas lui expliquer que les marchands à Paris ont compris que c'était tes préférés les revendent à des prix d'après le deuxième choc pétrolier,

10 - tu dois écouter le vent et les oiseaux dans les palmes quand tu te réveilles le matin, avant de te lever et de faire du bruit toi même, tu dois écouter le bruit de la maison, et le bruit des maisons d'à côté

11 - tu dois regarder les toits terrasses et l'horizon à chaque fois que tu peux, les rais de soleil à travers les claies dans la médina, les foundouks quand ils sont ouverts, les zéliges surtout quand ils sont verts, tu dois tout imprimer dans ton cerveau pour que ça tienne jusqu'à la fois prochaine, tu dois regarder les silhouettes des gens, regarder comment la place et les rues se remplissent se vident, comment la lumière change tellement le décor, que d'une heure à l'autre, tu ne reconnais pas le même endroit.

tu dois poser ton verre de jus d'orange sur les zéliges ou une table peinte en bleue et te demander comment c'est possible autant d'éclat.

12 - tu dois savoir quand tu reviens.

30 juin 2015

Peines et joies de Wisteria-Plaine - 1 - même les poules

poulailler cradeOuais. Au pied de ta gare de RER, il y a un poulailler. Un poulailler associatif, on jurerait une invention d'un collectif Bobos Paris-Est ascendant Canal Saint Martin, mais non. C'est dans ta banlieue pas très bobo-friendly, des gens adorent les poules, et trouvent que ça donne une bonne impression de vie sympa, comme la campagne quoi. Ca crée du lien social les poules, même, l'association organise le repas des poules, si tu donne une cotiz et que tu files des graines aux poules tu ramasses des oeufs pour tes repars à toi, et même si tu ne fais que passer à côté (et qu'il fait jour, parce que la nuit ici, ce n'est pas éclairé, c'est pour t'entraîner à rester zen) ta qualité de vie est mieux. Mais d'accord.

Bon évidemment pour la bonne impression de vie sympa, tu préfères qu'il y ait de l'éclairage la nuit dans ta rue et celle des poules d'ailleurs, des troquets où tu peux retrouver des copains et des commerces où tu peux faire des courses et discuter avec des gens, mais tu es exigeante, c'est pas facile l'urbanisation, c'est toujours chouette des poules. Ok.

D'ailleurs les gens qui adorent les poules qui ont eu l'idée du poulailler associatif, ils ont eux mêmes des poules chez eux, mais sur ce point tu invites officiellement ton adorée soeurcière à venir conter le quoi du pourquoi des poules et le c'est à dire de l'altruisme qui pousse à partager sa joie de contempler les galinettes dans la paille, au lieu de tout le temps les croiser après leur décès au marché du samedi matin.

Tu voulais surtout noter ici, que toutes campagnardes qu'elles sont les poules associatives, elles ne bénéficient d'aucun traitement de faveur par rapport à toi et tes voisins.

Comme toi, les poules marchent sur des sacs en plastique, shootent dans des bouteilles vides, slaloment entre les ordures, piétinent des crottes (sur ce point, elles sont peut-être moins ombrageuses, note bien).

Elles ont eu un moment de grâce, à la création de leur habitat associatif, un peu comme toi pendant la campagne électorale, poulailler pimpant, rues nettoyées, poubelles vidées. Hop, scrutin passé, hop réélection, hop, tout est redevenu sale. Et sûrement pour que le voisinage jaloux n'aille pas s'installer sur des perchoirs par trop buccoliques, le poulailler à son tour, à l'image de ta ville, a pris ce petit air de dépotoir, qui te permet de te souvenir que tu es bien arrivée chez toi.

Tu as un avantage cependant, sur les poules, c'est que cette habitude prise, tu trouves tout nickel, PARTOUT où tu vas. Jusqu'ici, tous les autres lieux que tu as parcourus, proches ou lointains, même beaucoup moins bien servis par des réseaux de routes, de voirie tout ça, tu les as trouvés propres à côté. Et ça, franchement, c'est cool. Le record du crado, c'est ici, si tu cherches glogolecteur, arrête de chercher. C'est là.

Dans un prochain épisode de cette série, comment on trouve des trucs engageants, gais comme tout, frais tout plein, dans les poubelles   à côté des poubelles, enfin là où ça peut. Regarde, c'est le début de ta collection, mais ne répète pas aux poules, même fausse, ça pourrait vraiment leur donner envie de fuguer.

rues crades

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N'ai jamais, jamais, l'air étonné
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