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N'ai jamais, jamais, l'air étonné
8 septembre 2015

Souvenir du Glog d'avant - Tant de nuances de gris - Juillet 2013

cheveuxBilan de cette affaire d'il y a deux ans. La question n'est pas réglée, elle se règle plusieurs fois par an, pour se dérégler, se re-régler. Car de même que l'eau, ça mouille, les cheveux, ça pousse, enfin sur ta tête à toi ça pousse. Tu pourrais même dire que ça pousse trop vite, mais personne n'a envie de te plaindre d'un truc pareil, donc tu te retiens. La blanchitude des cheveux n'est donc pas un sujet que l'on erradique, au mieux on le méprise un peu. Tu ne livres pas la guerre, tu tentes un genre d'entente cordiale.

Tu t'es somme toute bien habituée à cette palpitante conversation qui revient tous les deux mois.

"Je vous fais comme la dernière fois, pour que ça couvre mais pas trop, tout en couvrant quand même, mais en transparence ?"

"Oui !! Ainsi, les racines quand elles apparaîssent, ont l'air d'avoir toujours été là, personne ne se rend compte de rien, même pas moi. Comme vous me comprenez bien, je ne vous remercierai jamais assez ! D'ailleurs, cette fois-ci, si vous pouviez également les couper, mais en gardant toute la longueur, ce serait parfait."*

*oui, tu parles comme ça au coiffeur, absolument.

Tu peux même admettre que désormais, tu aimes bien aller chez le coiffeur. Tu fais même des blagues quand ta tête est recouverte de colle à papier qui devient marron sale sur tes tempes, tu prends ton sac et tu dis au coiffeur  "Allez, j'y vais,merci, c'est parfait, c'est exactement ce que je voulais". Car tu adores l'idée d'être la préférée du coiffeur.*

* Oui tu en parleras à Docteur Zinzin, absolument.

Et non, tu ne t'es pas (encore) précipitée dans un délire de transformation de ton toi comme ton toi le redoutait avant l'escamotage de la dame grise. Tu n'as rien fait piquer, ni injecter, ni bistouriquer, ni retendre, ni augmenter, ni raboter, ni aspirer. Si, une prémolaire, voilà c'est tout. Pour l'instant.*

*Non tu ne pourras sans doute pas écrire cette phrase très longtemps, absolument.

Nuances de gris.

(pas celles de dedans ta tête, celles de dessus ta tête)

Voici twitt ans environ que tu as décidé que tu assumais, que c’était comme ça, que c’était ton branding personnel, ton écharpe rouge de Christophe Barbier, ta chemise blanche déboutonnée de BHL, ton pull à poils de Anne Sinclair, ton casque en or de Daft Punk, ta coquille d’œuf de caliméro, ton mégot tordu de Jacques Lacan, ton turban de Simone de Beauvoir, à toi. Bah c’est vendredi, tu te sens des ailes qui te poussent et tu compares avec Simone De B.. Dans le cadre de "arrêter l'autodénigrement" le branding de Carlos (gros ventre sous chemise à fleurs), ou de véronique et davina (bandana roulé sur front - tee shirt manches chauve souris), ou de Nana Mouscouri (montures de lunettes avec robe-housse de couette) ça fonctionne moins bien.

Twitt ans que tu assumes officiellement tes cheveux gris, avec l’air que ça te va super. Poivre et sel. Grisonnants. 40% (ils disent ça les couffeurs, il comptent les cheuveux jusuq'à 100). Tu as résisté au mauvais coup, le jour où le coiffeur t’a proposé un flacon de shampoing (t’avais pas de shampoing ? nan mais alll… non non non pitié pas ça !!) pour « redonner un bel éclat » à tes tifs "naturellement terne".

Violet, le shampoing. Tu as compris, assez vite, c’est l’avantage d’être grise, c’est que tu n’es pas blonde, que c’était grâce à ce produit que les mémés avaient les cheveux bleus. Tu as ravalé tes larmes d’humiliation, ajouté le shampoing sur ta note du coiffeur, prestement prévenu ta famille d’éviter l'utiliser le flacon de mémé, affonté courageusement la réalité, consciencieusement dosé le truc, rigolé avec la mousse parme sur ta tête, scruté le résultat.

Donc t’assumes super, tu promènes tes mèches en te faisant croire que c’est ta coquetterie, plus tu veux pas avoir des racines, plus en plus tu ne veux pas avoir une couleur de cheveux artificielle, plus en plus en plus ça coûte un avant bras toutes les 3 semaines à cause de tes cheveux gris qui poussent à toute vitesse, et pas les avant-bras. Plus. Si tu commences à teindre. Qui dit que t’iras pas au grand galop faire des injections dans tes sillons naso-géniens 10 minutes après et faire raboter ton bourrelet du ventre et coussiner tes seins du haut ?? Et ‘est l’engrenage, la porte ouverte le dérapage la dégringolade le fil en aiguille la bérézina le bordel, 8 jours après tu ressembles à Mickey Rourke. T'assumes et puis c'est tout.

Sauf que de temps en temps, tu croises ton reflet par surprise dans une vitrine, tu trouves que la fille aux cheveux gris est vaguement boudinée dans son slim, et tout de suite après que la fille boudinée grise, c’est toi. Et ça ne te fait jamais une bonne surprise.

Et là. LE Pompon, the goutte debording the vase, trop c’est trop trop trop.

Une convention, un stand, un photographe et un organisateur. Au top. La convention dans un sous-sol, le stand éclairé au néon récupéré du Congrès des Chirurgiens Dentistes de 1984, le photographe… soit dépressif, soit payé par quelqu'un qui t'en veut beaucoup, soit avec Nelly Oleson dans son corps. L’organisateur, celui qui a benoîtement fourré le fichier photo dans un mail, en te t'écrivant, bonjour gnagnagna, nous avons le plaisir gnagna, des photos de vous pendant la convention gnagnagna. Il a bien fallu qu’il la regarde pour te l’envoyer la photo ce connard des alpages, s'il l'a regardée ? Bref  s’il l’a regardée, il a vu quoi ? Il a vu une vieille dame. Et ça lui n’est pas passé par son cerveau de palourde d’oublier de te l’envoyer. C’est le problème d’une photo mal prise, avec des cheveux gris, tu ne te dis pas la photo est mal prise, tu te dis, c’est qui cette vieille dame ? Un jour ça devait arriver.

Et comme tu as toujours besoin de te prévenir longtemps à l’avance avant de prendre une décision de cheveux, tu te préviens ici. Tu te préviens que tu vas avoir intérêt à mettre des sous et du temps de côté pour dresser le plan d’attaque du gris, qui revient un peu à remplir le tonneau des Danaïdes, mais t’es utopiste et fataliste et résolue à la fois, t’es prête quoi, à fréquenter les salons de coiffure avec assiduité, t’as presque plus peur des coiffeuses d’ailleurs.

Tu te préviens parce que une fois que tu es prévenue c’est plus difficile de faire marche arrière, après il faut que tu expliques et pourquoi non, et pourquoi plus tard.

Là t’es prévenue. T’as rendez-vous à ton retour de vacances. Vous verrez vous ne le regretterez pas, ça change tout sans rien changer.

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