Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
N'ai jamais, jamais, l'air étonné
18 août 2015

Eté 2015. Ne pas oublier. 1 ) Miami

MiamiPour des raisons probablement astrales, tu as passé une partie de l'été dans un état d'intégrale vadrouille. Flanquée de ta valise, ouverte vidée remplie bourrée qui ressemble à un cul par dessus tête, tu arrives finalement, ébouriffée, dans ta maison. Et tout ça à la fin ça fait :

 

La Plaine Saint-Denis - Miami.

Miami - Orlando.

Orlando - Charlotte (on ne sait pas si ça compte vraiment, tu as passé 28 minutes au lieu des 62 prévues pas le plan de vol, tu verras, y a pas grand chose à oublier à part qu'on n'a jamais vu des gens traverser un hall d'embarquement ventre à terre comme ça, mais c'est pour dire, que tu as foulé Charlotte).

Charlotte - Paris Aéroport, (on ne sait pas si ça compte vraiment juste l'aéroport, ta valise et toi vous ne vous êtes pas arrêtées pour prendre une douche à la maison).

Paris - Champagny en Vanoise. Ha ça change de décor les gars.

Champagny en Vanoise - Marseille 6ème.

Marseille 6ème - Hossegor.

Hossegor - La Plaine Saint-Denis.

Il s'agirait donc, de faire la liste des choses à ne pas oublier. Dans ta tête tu veux dire. Les objets oubliés, perdus, par un miracle que tu n'expliques pas ou alors les astres, tu n'en vois pas. Ou alors ils sont tellement oubliés pour de bon pour toujours que du coup, tu sais même pas et que du coup on s'en fout.

Miami

Tu as vu des gens de toutes les dimensions, et de toutes les couleurs, dans tous les atours même ceux que tu ne croyais pas exister. Tu en as vu des quasi nus, ou plus que nus (oui c'est possible, on se le gloguera un de ces jours, le concept du plus-que-nu, tu feras témoigner SL). Des corps, presque tous tatoués, presque tous truqués, des faux-seins et des fausses-fesses, de vraies angoissantes obésités, de vraies flippantes musculatures. Des beautés pleines de santé ensoleillée, des corps tout abîmés de drogue et de brouillard. L'océan dans la ville, le bleu accoudé à l'asphalte et au béton, la plage entre le bureau et la maison. Tu as vu le luxe bien à son aise, la sévère déglingue juste à côté. La beauté des lignes architecturales et des horizons, la tristesse des maisons ou des boutiques ou des rues abandonnées. Tu as vu, plusieurs fois dans la journée, sous ton petit balcon, près de ta serviette de plage, devant la table du café d'Ocean Drive, commencer des romans. Des personnages apparâitre. Tu as pensé que c'était une ville de fiction.

Tu as mangé des pancakes au citron formidables, pour un des plus jolis petit-déjeuner de ta vie. Du crabcake délicieux et du chou kale antioxydant (maintenant, tu prononces, "chou Kèle", promis MD !). Tu as acheté un horrible pot de sauce au fromage orange pour temper d'horribles chips oranges dedans c'était horriblement dégueulasse et horriblement addictif. Tu as pensé que c'était la ville des contraires.

Tu as bu du Chardonnay, essentiellement pour prononcer Chardonnay en américain, c'est con mais c'est très bon. Un Mojito qui monte sur le podium des Mojitos, et un des plus jolis apéros suspendus de ta vie. Des litres d'eau presque aussi chère que le Chardonnay sur la plage. Du vin blanc argentin en rentrant du restaurant, sur ton petit balcon à la santé de l'amitié.

Tu as rapporté des culottes. Un magnet aussi laid que possible, et des culottes. Ce qui maintenant que tu y penses, est à méditer à côté de l'omniprésence des corps et du concept "plus que nu" vu plus haut.

Tu t'es baignée dans l'océan. Il a une couleur dingo. Et l'eau y est si chaude que tu pouvais y rester vraiment longtemps, bavarder comme à la terrasse du café, en regardant la plage, ou en regardant l'horizon, ou en guettant l'orage.    

Tu n'as pas compris comment autant de magasins de cigarettes électroniques pouvaient cohabiter. Tu t'es demandé comment on arrivait à servir des verres de cockail assez grands pour y coincer un bouquet de glaïeuls. Comment on arrivait à les boire. Tu t'es demandé à quoi pensait la jolie fille en maillot de bain qui se déhanchait sur une table, à 15h pour attirer des clients dans un restaurant.Tu n'as pas su dire si les fesses augmentées au silicone et dessinées au compas c'est sexy, si les muscles sur la poitrine des garcons qui leur font un bon bonnet B, c'est sexy. Tu n'as pas osé photographier la jeune femme qui baladait un chien dans une poussette flambant neuve, un poussette pour chien, ultraperfectionnée, avec buvette et capote assorties. Tu as vu passer un avion de plage qui faisait la publicité du best entertainment downtown, qui n'était pas une boîte de streeptease, mais un stand de tir à la kalachnikov.

Tu as cherché l'ombre, ce qui ne t'arrive pas souvent.

Tu y retourneras pour revoir les cahutes en bois de toutes les couleurs des maîtres nageurs sur la plage. Pour la fête du deuxième samedi du mois à Winwood. Pour remettre dans tes yeux l'architecture art déco que tu as trouvée belle, vraiment belle. Pour t'allonger sur les matelas au bord de la piscine du Delano. Pour t'assoir sur Ocean Drive et commencer 5 autre romans dans ta tête. Pour te tenir debout sur un standup-paddle. Pour aller jusqu'aux Keys et aux Everglades.

C'était désagréable d'en partir. Tu fermais une petite parenthèse très sereine, vraiment douce. Tu t'es immédiatement remise à travailler.

 

Publicité
Publicité
Commentaires
Pages
Publicité
N'ai jamais, jamais, l'air étonné
Archives
<script type="text/javascript">// <![CDATA[
(function(i,s,o,g,r,a,m){i['GoogleAnalyticsObject']=r;i[r]=i[r]||function(){
(i[r].q=i[r].q||[]).push(arguments)},i[r].l=1*new Date();a=s.createElement(o),
m=s.getElementsByTagName(o)[0];a.async=1;a.src=g;m.parentNode.insertBefore(a,m)
})(window,document,'script','//www.google-analytics.com/analytics.js','ga');
ga('create', 'UA-57163226-2', 'auto');
ga('send', 'pageview');
// ]]></script>
Publicité