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N'ai jamais, jamais, l'air étonné
2 mars 2015

Souvenir du glog d'avant - Non la taille n'a aucune importance

blog petit grand25. sept 2012, tu te rendais à cette évidence, ton enfant premier né était plus grand que toi - ce qui en soi demeure une bonne nouvelle, même si le plus important est que les pieds touchent par terre, tu aurais pour lui souffert qu'il doive aussi monter dans les étagères des rayons du supermarché pour faire ses courses. En 2012, tu savais déjà que tu aurais bientôt la possibilité d'appuyer ta joue sur son épaule, en 2012 tu savais déjà qu'il faudrait te mettre sur la pointe des pieds pour lui coller des bisous. En 2012, tu croyais en revanche que le temps serait long avant que ton enfant ensuite né, soit dans le même état. A l'heure où tu écris, tu sais que c'est une question de semaines, de mois tout au plus. Tu peux t'enrouler dans ses sweat shirts. C'est signe. Ca fera 2 épaules de plus pour poser ta joue.

 

Pourtant tout au début, tu le posais sur ton avant-bras, sa minusculus tête au creux du coude, pesait rien pendant qu’il découvrait le monde ou rêvait à tu ne sais pas quoi, tu pouvais lire, étendre une machine, téléphoner, essentiellement admirer ce parfait petit museau riquiqui avec un seul bisou tu couvrais toute sa joue, ces parfaites micro mains, ce mini nez..

Pourtant même après, tu l’installais sur ta hanche, tu traversais ta maison, tu rangeais des trucs, tu étendais une machine (ben désolée, mais calcule le temps que tu passes dans ta vie à étendre des machines, ça vaut une répétition), tu essuyais des moustaches de lait, tu téléphonais à une copine et puis tu pouvais en pôle position tenir des conversations étranges à base de petits cris de joie, grimacer, et en deux trois bisous, couvrir toute la surface des joues

Pourtant même après, se tenait debout cramponné à ta jambe, ça faisait qu’il t’arrivait à peine au dessus du genou alors du coup, là tu n’étendais rien du tout, tu n’allais plus nulle part mais enfin, quand la plaisanterie avait assez duré tu re-soulevais le minus, le calais à ta taille, et en avant pour la suite de la journée

Pourtant même après, il n'y a pas longtemps en fait, il fallait te pencher pour lui tenir la main quand vous marchiez dehors et faire plein de petits tours sur lui-même avant de partir dans la bonne direction, changer de trottoir en cas de crotte de chien tellement il était tout près du trottoir

Même après, tu dirais qu’il y a à peine quelques années, tu l’attirais sur l’échelle du lit superposé pour qu’il puisse se jeter à ton cou, les jambes croisées autour de ta taille à cause de ce pacte de « toujours commencer la journée en arrivant au petit déjener sans avoir touché par terre ». Même, même, tu pouvais porter deuxième lutin EN MEME TEMPS, pour aller tous ensemble jusqu’à la cuisine sans toucher par terre (enfin eux, toi t’es gateûse mais tu n’entres pas en lévitation non plus).

Mais même après, tu dirais il plus quelques mois, ché pas trois semaines ? tout genou égratigné, note pourrie, température corporelle supérieure à 38°, retour de soirée-semblant-de-dormir-dans-la-voiture donnait lieu à portage, bon, avec presque les pieds qui trainaient par terre mais enfin, on voyait bien que c’était un truc normal. Au pire, il y avait possibilité de pousser sa tête sur ton épaule, pour gratouiller l’entre zyeux qui donne envie de dormir et de plus penser à rien de triste, pendant. A part dans un rayon de moins de 300 mètres de son collège, tu pouvais aussi le tenir par les épaules simplement, pour lui coller des bisous et écouter ses histoires qui te passionnent, te passionnent.

Et voilà que ce week end, se produit un quelque chose de très étrange : ça marche pas trop le bras sur l’épaule, c’est à dire que la luxation menace, t’as une drôle d’impression, alors naturellement, il te glisse ton bras à sa taille, pose sa main à lui sur son épaule à toi, paf dans ce sens là ça marche

T’as vérifié en rentrant, dos à dos devant la glace, c’est bien ce que tu pensais…

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