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N'ai jamais, jamais, l'air étonné
2 décembre 2014

Souvenir du Glog d'avant - Tout en nuance février 2013

A l'heure où le trailer du film que l'on imagine déjà inoubliable est moqué sur toutes les ondes, souvenons-nous de ce que tu disais du livre à la cravache cravate.

Février 2013

Souviens-toi il y a quelques mois, était lancé avec trompettes, grosses caisses et hallucinante couverture presse, le livre. Celui qui allait changer ta vie. Non pas celui qui te fait arrêter de fumer, ni qui t’apprend à plonger en toi même pour trouver la sérénité quand tu enfoncerais bien tes doigts dans les yeux d’un chauffeur de camion poubelle qui manque d’envoyer ta petite auto au paradis des petites autos. Celui qui, enfin tu vois. Le livre.

50 nuances de gris, le seul roman en vente dans toutes les librairies et les rayons lingerie, t’es toute étonnée qu’il ne soit pas distribué aussi chez les fleuristes et les chocolatiers, tellement c’est la cible.

Bon t’avais fait ta maline, et passons. Bah oui passons. Souvent femme varie, bien fol qui s’y fie, à force d’entendre tes copines, à force d’entendre tes collègues, à force.. au moins tu sauras de quoi tu parles ??

Donc t’avais juré qu’on ne te la ferait pas, t’en avais assez lu, assez su pour deviner de quelle supercherie littéraire on parlait, merci les bluettes émoustillées quand même QUAND MEME. Donc laisse tomber la promesse, le livre est arrivé à la maison.

Bon. Maintenant tu peux en parler en vrai donc. Tu veux savoir ou quoi ?

Alors point numéro 1. L’histoire est pas possible. Mais pas possible, dans tous les sens du terme. C’est à dire que rien qu’avec le portrait des personnages tu vas comprendre. A ma gauche, on a une femme, jeune, jolie, vierge (vierge..), mais pas effarouchée, intelligente mais pas brillantissime, réservée mais spontanée, féminine mais sportive, modeste mais disposant d’une déesse intérieure. Oui, c’est assez bizarre cette affaire de déesse intérieure on en rediscute plus tard. Ha note bien lecteur, que la demoiselle qui est jeune – mais est-ce besoin de préciser qu’on allait pas vendre des millions d’exemplaires avec une héroïne aux tissus relâchés – s’appelle Anastasia. SI, si, si, Anastasia.

A ma droite, on a un homme jeune (est-ce besoin de préciser.. quoique ça aurait mais non) mais milliardaire quand même, beau mais beau, super bien habillé-impeccable-coiffé-parfumé et , autoritaire mais attentif, volontaire mais spontané, dur mais tendre enfin façon de parler, tordu mais traumatisé dans son enfance. Il a super bon goût en déco et en cuisine et en vin, il veut tout le temps manger des Caesar Salad, il sait piloter un hélicoptère, peut-être qui sait changer les satellites d’orientation comme Jack Bauer, tu ne sais pas encore s’il pourra être élu président des Etats Unis ou diriger le FMI, mais rien n’est exclu.

Bon. Il s’appelle Christian Grey. Un truc que tu peux pas oublier, il aurait pu dessiner des robes du soir ou des chaussures à talons. Ha et il est vraiment super viril, if you see what I mean. L’histoire ne dit pas à quel point en centimètres, mais à en croire le regard effaré/ébahi/maisquevaisjefairedetoutça de Anastasia, ho quel art de la narratrice, il n’a pas que le compte en banque bien garni.

Désolée hein, mais on ne peut pas écrire des post sur son chaton tous les jours, la vie est faite de contrastes. Donc.

On va passer sur l’histoire. Tu devines tout seul si t’as pas lu, l’histoire est, heu, c’est à peine si elle est. On passe, disons que si tu as lu en cachette, ou pas, un ou des romans (???) harlequin, voire un Barbara Cartland, grosso modo, on est sur la trame tu vois ? Sinon, tu imagines, évidemment que tu imagines.

Point numéro 2, donc, pourquoi on le lit alors ? D’abord parce que c’est un « page turner », tu commences et puis tu lis, et puis tu lis. Mais surtout PARCE QUE CA FAIT LE JOB figure toi. Promesse d’érotisme, promesse tenue. C’est à dire que le livre, tu l’ouvres, tu pouffes à cause de l’hélicoptère, si t’as lu tu comprendras, si t’as pas lu c’est pas très grave, tu pouffes et puis tu pouffes plus. Tu te racles la gorge, tu jettes des coups d’œil autour de toi, tu ne réponds pas au téléphone. Sur l’échantillon de tes copines lectrices, ces héroïnes, ça s’est vérifié. Par exemple, y en a une qui t’a envoyé un sms hilare à cause de l’hélicoptère. Alors tu lui as répondu, calme-toi copine, tu vas voir dans 10 pages tu rigoleras plus. ET PAF, qui c’est qui avait raison ?

Donc, érotisme échevelé et contrairement à Sade, t’es pas obligée de te cogner des passages philosophiques entre les passages intéressants. Ho boh alors, on peut rigoler.

Mais surtout surtout. LE bonheur de cette lecture, par dessus tous les autres (quels autres ??  hé ho..), c’est la conversation qu’il occasionne. Jamais, jamais, jamais, sauf longues conversations chuchotées dans un hammam perdu, jamais tu n’entends tes amies livrer autant d’elles même, de leur désir, leur excitation, de quoi elles ont envie… Et c’est dédramatisé, drôle mais drôle dans les révélations, les yeux qui brillent, pas de gêne, pas de honte, juste une joie partagée. Incroyable le pouvoir de ce livre qui libère de ce drôle de carcan pudique… peut-être pas pour longtemps, mais enfin quand on a ouvert une porte, ce n’est plus jamais pareil… Juste pour ces drôles de conversations, juste pour l’énergie qui s’en dégage, tu dis merci à la dame qui l’a écrit. Si pour quelques fois, on peut cesser d’avoir peur du regard réprobateur qui pourrait se porter sur l’expression d’un désir de femme (ben si, ça existe, une femme désirante tu as pu constater que ça jetait certains observateurx dans un courroux que tu ne soupçonnes pas..), elle a eu raison… et puis tu es d’accord pour lire la suite des histoires d’hélicoptères et de prince charmant et de chambre aux menottes dans un penthouse de Seattle.

Bon si tu ne l’as pas acheté, ne te jette pas dans la première boutique de soutien-gorge venue, sans doute une de tes copines l’a déjà, et les droits d’auteur tu vois, elle a du avoir sa dose la dame qui l’a écrit. Vaut mieux te le faire prêter, tu pourras en discuter avec tes cops et ta déesse intérieure te remerciera.

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Commentaires
I
:-)) mais non je ne l'ai pas vu, il faudrait qu'un hélicoptère vienne me chercher pour ça, pas sorti en France encore, juste la bande annonce qui est assez meuhmeuh. Je propose une sortie de groupe maintenant que tu en parles..
I
Et tu as vu le film, le vrai, ou tu veux pas gâcher celui que ta matière grise t'a concocté ? Parce que moi, ça me ferait vraiment rire une chronique sur le film vs ton système d'imagerie interne....
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